L'homme qui ne savait pas danser

L'homme qui ne savait pas danser

Du haut de la montagne, l’horizon expose la naissance des rayons attisant du soleil sur les champs, bercail du labeur des savants de la terre.

La forêt surplombante cède à la tombé du rideau crépusculaire consumant, bénéficiant à l’aube naissante.

La rosée s’écoule des feuilles embellies par l’automne empreinte de son manteau coloré, pour chuter sur le linceul sylvestre.

Mes pensées vagabondent à la mesure de la brise caressante, rythmant le balai de la cime des poumons charnels de cette terre empruntée, oh combien négligé.

Du haut de la montagne, j’ai une pensée pour mes pairs, qui véhicule leurs destinées à travers les bouchons, s’horripilant à la symphonie des klaxons.

C’est à la queue leu leu, dans leur cortège funèbre sur ce chemin fugace, qu’ils troqueront injustement ce temps inestimable en quête d’un éventuel avenir somptueux, mais tragiquement fallacieux.

Pendant ce temps, leurs descendances croissantes s’épanouissent à la force du temps, sous l’œil de gardiens bienveillants, lésant les géniteurs pris dans ce convoi sociétaire.

 

Du haut de la montagne, je m’interroge sur cette cabriole commune, qui préconise la profusion matérielle, au dépend de s’enrichir du temps présent.

Lorsque j’observe cette ample danse collective, force est de constater l’absurdité des innombrables vies balayées à bucher plutôt qu’à profiter.

C’est la tête grouillante de réflexions, que je constate que les profits de ce dur labeur, acquis au détriment des chorégraphes conquis, reviennent assurément aux taxeurs imposeurs de ce balai commun.

Où s’est perdue le temps où l’on accordait plus de fierté à cultiver son pain que de monnayer son quotidien ?

Ce savoir-faire testamentaire se perd aussi assurément que l’automne nait conséquemment de l’été.

Affligé est l’aïeul, constatant que l’humain de demain est maintenant dépendant des gens riches et puissants.

Du haut de la montagne, je me sens réprouvé de cette collectivité obnubilée, probablement, car je n’ai jamais vraiment su danser.

 

P’tit Père Lacombe

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