L'héritage sur papier

L'héritage sur papier

Lorsque derrière mes yeux

Se coucheront les derniers rayons,

Que la feuille effleurera le sol d’une dernière caresse,

Que le dernier flocon deviendra rosée du matin,

Que le dernier bourgeon naîtra sous l’astre lumineux,

Ces présages, prémices du dernier grain du temps imparti, annonceront ma fatalité.

 

Au moment où mon dernier souffle aura dissipé ma flamme de vie,

Que l’ardeur de mon amour brûlant pour toi sera devenue braise,

C’est dans ton cœur que subsistera la dernière étincelle,

 

Quand celui-ci ressentira la détresse,

La brise de nos souvenirs

Chuchotera l’écho de mes rires,

Ravivant cette flammèche,

Ressuscitant l’incandescence de mon amour,

Venant le réchauffer de nouveau,

Le temps d’un soubresaut,

Mettant ainsi de la chaleur sur tes maux,

Et, appuyés par l’œuvre du temps,

Ils atténueront cette tristesse,

J’y crois ardemment.

 

Rappelle-toi alors de ce dernier conseil,

De cette dernière caresse,

De ce dernier regard tendre,

De ce dernier baiser,

De cette dernière étreinte,

Signes indélébiles

De mon affection éternelle.

 

Il n’y a pas de place pour les regrets,

Le temps aura juste repris son fil,

Celui qu’il m’avait généreusement prêté,

Me donnant la chance d’avoir brodé cette épopée à tes côtés.

 

Aujourd’hui, je suis retourné à la terre,

Pour resurgir en cette simple pousse vivante de promesses,

Devenant ultimement le papier,

Refuge de tes mots, je l’espère,

Car aujourd’hui, les miens, maladroitement griffonnés sur des manuscrits jaunis, sont les derniers vestiges de l’héritage de mes pensées.

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