J’ai passé des années à gérer du monde, des chiffres, des entreprises.
Puis un jour, j’ai décidé de prendre une autre voie, sans trop savoir où elle me mènerait… juste avec l’envie d’explorer un autre chemin.
Dans ma quête du bonheur, j’ai essayé différentes avenues pour finalement trouver un emploi que j’adore, qui me donne une liberté d’horaire et qui sème du bien dans la communauté.
Mais surtout… une vocation qui me permet d’être papa à la maison depuis cinq ans maintenant.
Le moi de 25 ans, ambitieux comme pas un, aurait eu de la misère à y croire. Mais je pense que j’étais fait pour ça.
Je ne sais pas trop comment on passe de carburer à gérer du personnel, régler des problèmes au quotidien, s’assurer que les entreprises restent rentables malgré les aléas des marchés… à tripper autant à gérer une simple maisonnée.
Je me suis même longtemps demandé si j’avais quelque chose de brisé. Si j’étais en dépression. Si j’en avais trop fait, trop porté, trop longtemps. Ou si je m’étais simplement cogné la tête un peu trop fort sur un cadre de porte sans m’en rendre compte.
Avec du recul, je pense que j’étais juste rendu ailleurs. Que tenter d’accumuler des richesses au détriment de mon temps ne faisait plus de sens. Sans dénigrer ceux qui aspirent à ça (et dont j’ai longtemps fait partie), je crois que je voulais profiter de la vie, de ma famille, de mes enfants, au quotidien, pas seulement quelques heures les fins de semaine, la tête ailleurs, incapable de décrocher sur commande.
Bref, aujourd’hui, je trouve mon bonheur dans la préparation des repas, le ménage, les mille et une petites tâches de la maison, et surtout dans le soin que je porte au septième depuis sa naissance.
Parfois, je me demande dans quel moule j’ai été fait. Je me trouve bizarre moi-même.
Pour ceux du monde des affaires qui me lisent, rassurez-vous : je n’ai pas perdu toutes mes ambitions. En plus de gérer une Fondation, j’ai quand même reparti une petite entreprise de distribution qui vient combler l’homme d’affaires en moi.
Alors, ben coudonc… je ne suis peut-être pas si brisé que ça. Peut-être juste que j’ai évolué, dans le fond. Et que j’ai trouvé mon petit bonheur, à ma façon.
Parfois, quand le confort de notre chaise devient inconfortable, il faut oser faire différent… pour enfin se sentir autrement.