Adieu Mao

Adieu Mao

Il y a un an aujourd’hui j’étais en train d’écrire un des textes les plus éprouvants émotivement que j’ai écrit depuis mes débuts en écriture. Il y a un an aujourd’hui, je perdais mon fidèle compagnon Mao.

Voici le texte en question tel qu’il a été écrit à l’époque.

Il y a une heure, j’ai perdu mon plus grand compagnon des 13 dernières années. Mon chien, Mao.

Mao a été mon premier chien. Lorsqu’on était un jeune couple, ma conjointe et moi, nous avons décidé de braver une grosse tempête de neige en plein mois de janvier pour aller adopter un jeune Golden Rétrieveur.

Je me souviendrai toujours pourquoi nous t’avions choisi parmi tes neufs frères et sœurs, lorsque l’éleveuse est rentrée dans l’enclos pour vous nourrir, tu es le seul qui est demeuré avec nous tout le long pendant que les autres s’affairaient à déguster leur repas.

Tu ne nous as jamais quittés par la suite jusqu’à aujourd’hui.

J’aurais pu être égoïste et tenter de prolonger ta vie encore quelques semaines ou mois avec des injections, pilules, etc., pour te garder jalousement à mes côtés, car après tout, tu ne t’es jamais plaint de ton état physique, mais tu as tellement été un chien parfait, le meilleur même, que j’ai dû prendre LA décision extrêmement difficile afin de t’empêcher de souffrir davantage.

Nous avons eu six enfants depuis ton adoption, tu n’as jamais montré les crocs, un signe d’impatience ou d’agressivité avec aucun d’entre eux malgré qu’ils-t-on tous monté dessus, mis leurs petits doigts dans tes oreilles, tes troues de nez et d’autres orifices qu’il est plus sage de ne pas mentionner sur un blogue familial ...

Bien que je vis dans le déni depuis quelques mois, je le vois bien que tu souffres dû à ton arthrose sévère qui empoisonne ton corps, lui qui était autrefois si fort et rempli d’énergie est aujourd’hui amaigri et faible.

Tes forces te lâchent, tes muscles disparurent et plus récemment il est arrivé le même sort à ton appétit légendaire. Mais le plus alarmant, ta belle joie de vivre et ton enthousiasme, qui t-on toujours catégorisé, t’ont également quitté ces derniers jours.

Tous ceux qui t’ont connu pourront confirmer à quel point tu étais toujours heureux de voir du monde et peu importe qui.

Oh ! tu as bien sûr donné la frousse à quelque facteurs ou livreurs Amazon avec ton gros jappe de gardien, mais mis à part une grosse lichette affectueuse, ils n’auront jamais eu d’autres séquelles de t’avoir croisé sur leurs chemins.

Cet enthousiasme légendaire est bien la seule chose que je n’ai jamais réussi à dompter chez toi et avec le recul, c’est une bonne chose.

Souvent on parle d’un maitre et de son chien, dans notre cas, j’étais bien ton maitre littéralement parlant, mais tu étais le professeur dans notre duo.

Car tu m’as tellement appris sur la vie mon chien, premièrement c’est grâce à toi que j’ai su que j’étais prêt à avoir des enfants avec Mélissa.

Ben oui, car bien que cela ne plaira pas à tout le monde, je vois certaines similitudes entre le fait d’éduquer un chien et élever des enfants.

Comme tu es arrivé avant nos premiers tannants, on a dû apprendre à négocier entre nous lorsqu’on te dressait dans tes jeunes années. On devait arriver à trouver des compromis, gérer les frustrations que tes comportements ou actions généraient chez l’autre conjoint et quelquefois accepter de ne pas être d’accord entre nous.

Nous avons donc appris avec toi à être un couple qui travaille en équipe tout en soutenant l’autre selon ses valeurs et ses convictions.

On à aussi appris la définition du mot <rigueur> … Car entre toi et moi mon chien, tu avais une pas pire tête de cochon !

Notre relation a toujours été spéciale et unique. Tu savais toujours, sans même que je dise le moindre mot, dans quelle humeur je me trouvais. Souvent même avant que je ne m’en rende compte.

Tes gros coups de nez intrusif qui venait me relever le bras pour des caresses vont me manquer. Quand j’étais rempli de tristesse comme aujourd’hui, tu venais toujours me changer les idées avec ton insistance habituelle à obtenir mes câlins.

Comme je t’ai eu à l’âge de 27 ans et que j’étais pas mal plus fougueux à l’époque, tu m’as également appris à gérer mes sautes d’humeur et mes colères, car mes humeurs ombrageuses t’ont toujours fait peur et je n’étais plus capable de te faire écouter ou t’approcher tant et aussi longtemps que je ne m’étais pas calmé.

C’étaient bien les seules fois que ton désire le plus cher n’était pas d’être dans mes bobettes.

Cette nuit, quand je t’ai pris dans mes bras pour t’installer confortablement dans mon lit à mes côtés, je me suis remémoré toutes nos années ensemble.

Encore là, je n’ai pas eu à parler, tu es resté éveiller toute la nuit à mes côtés et bien que ce soit toi qui souffrais le martyre, tu as tenté de me réconforter.

Je n’oublierai pas cette dernière nuit à pleurer à tes côtés.

Malgré que je ne sois pas à l’aise avec la mort, j’ai tenu à t’accompagner pour te remercier et te dire adieu lors de ton dernier souffle, car je te dois cela mon chien et rien n’aurait plus m’empêcher d’être là.

À toi mon compagnon fidèle, mon ami, mon professeur et mon pilier lors des moments difficiles, je te dis adieu, bon voyage et on se reverra bientôt afin de jouer à la balle et ravoir du plaisir ensemble de manière si simple et innocente.

Je m’excuse de ne pas toujours été un maitre à la hauteur du chien que tu as été, mais merci de ton indulgence et de m’avoir tant appris.

Honnêtement, je suis un meilleur homme et un meilleur père grâce à toi mon chien.

Tu nous as donné à moi, Mélissa et nos six trésors, 13 années de bonheur. Je suis content que les enfants aient eu la chance de te dire adieu convenablement, ton absence va être plus facile à digérer pour eux.

Pour t’honorer, je prendrai une partie de tes cendres que je mettrai dans le trou du chêne que je vais planter et nommer à ton honneur sur notre nouvelle terre.

Le chêne représente bien la force tranquille et rassurante que tu signifiais pour moi.

Donc chaque jour je penserai à toi, jusqu’à ce que le temps fasse son œuvre et me ramène à tes côtés.

Je t’aime Mao.

 

PS : J’espère que le choix du filet mignon comme dernier repas ta plus mon chien, mais je pense bien que oui.  

 

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